Une femme et ses carnets
Comment mes différents carnets m'aident à m'organiser, à me vider la tête, à me canaliser ou encore à développer mon côté créatif.
Dans mon dernier post, je racontais pourquoi je regrette de ne pas avoir tenu un journal toute ma vie… Cette fois, j’ai envie de faire un tour de tous mes carnets, ceux qui me permettent de me vider la tête, ceux qui m’aident à m’organiser, ceux qui supportent ma créativité…
Celui qui me permet de me vider l’esprit
J’ai parlé récemment du fait que j’avais énormément d’idées et que j’utilisais certaines techniques pour gérer le trop plein et faire le tri. Ce carnet, c’est la première étape de ma technique.
J’y note absolument tout ce à quoi je pense mais que je ne peux ou veux pas traiter tout de suite, ou que je veux laisser décanter. Cela me permet de ne pas sortir mon smartphone dès que je pense à quelque chose.
Il est petit, ce qui me permet de le trimballer partout dans la maison et de l’emporter avec moi partout où je vais. J’ai choisi un Filofax pour pouvoir le recharger et jeter facilement les feuilles que j’ai déjà traitées. J’avoue que je trouve dommage de noter sur du beau papier en sachant que je vais le jeter après quelques jours, mais pour moi, c’est important de faire ça sur papier et dans un carnet dont je ne risque pas de perdre les feuilles (et donc pas sur des feuilles volantes de récupération).
Régulièrement, je regarde ce que j’ai noté et je traite (en faisant un tri au passage).
Exemples de choses que je note pour plus tard :
J’ai plusieurs articles évolutifs sur mon blog où je note toutes mes lectures féministes, les manga et anime inclusifs que je déniche, ou encore mes recommandations Netflix. Je n’ai pas envie de modifier mes articles à chaque fois que je trouve quelque chose à ajouter, mais j’ai aussi peur d’oublier entre temps. Et vu que je crains d’oublier, ça tourne en boucle dans ma tête.
Des questions que je me pose (Est-ce qu’on peut décoller des étiquettes de bouteille de whisky sans les abîmer ? Comment je peux faire sécher ma menthe du jardin ? Est-ce qu’il y a un magasin de fournitures d’art dans les environs qui me permettrait d’acheter mes marqueurs à l’unité plutôt que d’acheter un kit sur Internet avec des couleurs dont je n’ai pas besoin ?).
Des mots et expressions en japonais. J’apprends le japonais selon la technique de “comprehensible input”. Quand je regarde du contenu en japonais et que j’entends une expression que j’ai envie de retenir, ou quelque chose que j’ai envie de creuser, je le note dans mon carnet pour l’écrire dans mon cahier de phrases, ou pour faire des recherches quand je suis en mode “étude”.
Exemples de choses que je laisse décanter (et que je reporte dans mon Trello si je suis toujours convaincue) :
Des idées d’articles (ou des choses à ajouter dans un article existant)
Des choses à ajouter dans mon futur guide sur l’organisation
Des idées de développements de mes projets
Des idées de DIY, de techniques d’art à apprendre, d’activités que je voudrais commencer… (je dois d’abord réfléchir si ça rentre dans mon budget-temps et énergie)
Des choses que j’envisage d’acheter (toujours laisser passer au moins quelques jours pour savoir si on en a vraiment besoin/envie)
Des phrases, des slogans, des citations… (je ne sais pas ce que je vais en faire, si j’en fais quelque chose)
Celui qui me permet de m’organiser
Je pense qu’on peut franchement dire que je suis une techie, pourtant je n’ai jamais accroché avec les agendas en ligne. Je conviens que c’est pratique d’avoir son planning sur soi, de pouvoir juste consulter son smartphone pour savoir si on est libre, et c’est plus facile pour partager des invitations. Mais j’ai besoin de voir mon agenda papier, quitte à dupliquer certains événements dans mon agenda en ligne.
J’aime pouvoir noter et voir tous les détails concernant un événement, glisser des papiers avec les questions que je veux poser à mon médecin lors de notre rendez-vous, voir d’un coup d’oeil si mon mois est chargé pour estimer si je peux encore donner du temps pour une activité ou pas.
Je trouve cette solution beaucoup plus visuelle pour s’organiser, et c’est encore une technique qui me permet de me passer de mon smartphone. Pas de FOMO avec mon agenda papier, il est ouvert devant mes yeux, dans mon bureau, et je sais que je ne dois pas m’inquiéter d’avoir oublié quelque chose.
J’ai aussi choisi un Filofax, qui me permet de remplacer uniquement les feuilles “agenda” d’année en année.
Car oui, mon agenda ne me sert pas uniquement à gérer mon calendrier, j’y garde aussi tout un tas d’informations sur le long terme (mon Trello est dédié aux informations temporaires, aux choses à traiter ou à trier).
J’ai des intercalaires avec différentes choses, notamment :
Les rappels annuels et les événements récurrents : les examens médicaux, les anniversaires, les rappels de vaccin, les choses à faire au jardin, les entretiens… tout ce que je dois tenir à l’oeil d’année en année et penser à noter dans mon calendrier.
Les conseils reçus en thérapie ou en coaching. Quand je sors d’une séance, je prends mon agenda pour noter tout ce que je viens d’apprendre, tous les outils que je dois pouvoir ressortir au besoin (sinon, j’oublie vite…), mais aussi des conseils que je lis dans des livres, sur des blogs (ou encore les choses que j’ai apprises de la science pour être heureuse, mais que je tends à oublier régulièrement). Je n’aime pas (trop) écrire quand je suis en face-à-face, car souvent la personne s’arrête de parler pour me laisser écrire et ça m’ennuie, donc je me vide la tête dès que je sors du cabinet.
Les informations que je veux garder mais qui n’ont pas leur place ailleurs : ça va des marques de soutien-gorges que j’ai testées avec mon appréciation (trop petit, trop grand, mauvaise forme de bonnet…) aux boîtes que j’ai fait tester à mon chat, avec son appréciation, en passant par les exercices recommandés par des kinés pour mes différents petits problèmes, les informations que j’ai glanées sur le freelancing auprès d’anciens collègues, ou encore tout ce que j’ai déjà essayé pour apprendre le japonais et de quand ça date.
Mes informations médicales. Au-delà des exercices de kiné à réaliser à la maison, je garde une trace de ce que certain·es spécialistes m’ont dit en consultation (conseils pour le quotidien, choses à surveiller, pistes…).
Les horaires de certains endroits que je fréquente souvent ou d’autres infos pratiques que j’ai eu du mal à trouver sur Internet (et puis, chaque recherche Internet consomme des ressources, donc autant mettre ça à un endroit accessible hors ligne une bonne fois pour toutes).
Celui qui trône sur mon bureau
Je n’arrive pas à me résoudre à fixer un planning hebdomadaire ou mensuel pour mes activités (ça viendra peut-être plus tard, mais pour l’instant, je suis en pause carrière et j’essaie de me laisser vivre).
J’ai donc mon énorme Trello (tu vas finir par en avoir marre d’entendre ce nom, non ?), mais je ne peux pas tout attaquer en même temps. Du coup, j’ai ce carnet sur mon bureau dans lequel je note :
Ce sur quoi je bosse pour le moment. Ça me permet de ne pas m’éparpiller (quand je me demande quoi faire, je regarde ce que j’ai déjà en cours au lieu de foncer dans mon T…) mais aussi de suivre où j’en suis. Par exemple, pour l’instant, je suis en train de traduire des articles sur certains de mes blogs, et de remettre à jour les articles sur l’un d’eux, donc je peux noter à quelle page j’en suis.
Des phrases d’auto-motivation, ou des instructions à moi-même. Par exemple, quand je suis dans une période d’éparpillage, je me note de ne pas commencer de nouvelles choses tant que je n’ai pas clôturé quelques points de ma liste.
Des idées que j’ai quand je suis à mon bureau.
Ce que je veux commencer en priorité ensuite.
C’est un carnet que je remets au clair régulièrement, qui finit plein de ratures, de choses barrées, de flèches dans tous les sens… Quand la première page commence à être trop remplie, c’est un indicateur que j’ai lancé trop de choses en même temps.
Oui, j’ai oublié de préciser un truc important : le but, c’est d’utiliser uniquement la première page de ce cahier et de l’avoir sous les yeux, pas de remplir des pages et des pages de choses à traiter plus tard.
Celui qui me permet de développer mon côté créatif
Il y a un peu moins d’un an, j’ai décidé que je voulais me remettre “sérieusement” au dessin. Avec l’écriture, le dessin a toujours tenu une place importante dans ma vie, mais a souvent été relégué après tout le reste. J’ai décidé que je voulais maintenir un carnet de croquis dans lequel je dessine souvent, pour le plaisir.
Mon but, c’est d’avoir une activité artistique à portée de main facilement pour pouvoir faire des pauses, mais aussi garder une trace des bons moments, autrement que par écrit, et pouvoir décorer mes carnets de voyage (c’est le prochain point !).
J’ai mis un peu moins d’un an pour le remplir, et je commence à trouver ce que j’aime, les types de supports qui fonctionnent bien, les types d’ustensiles, ce qui convient pour le dessin “sur la route”, spontané, et ce qui nécessite un support spécial (je me suis un peu cherchée niveau ustensiles… mais je commence à y voir clair !).
J’ai aussi essayé plusieurs méthodes pour m’améliorer, jusqu’au moment où j’ai décidé de dessiner de manière imparfaite, parce que c’est ce qui me plait le plus.
J’ai essayé de dessiner tous les jours, jusqu’à me rendre compte que l’inspiration ne vient pas sur commande.
Je me cherche encore et je tâtonne, mais je suis en tout cas contente de mon évolution par rapport au début de ce premier carnet de croquis, et le suivant est déjà prêt !
Celui qui me permet de revivre mes voyages
Il va sans dire qu’une fan de voyage et d’écriture a des carnets de voyages. Étonnamment, je n’en ai pas tenu pour tous les voyages que j’ai faits, mais seulement pour les deux plus “gros” que j’ai connus : les États-Unis (il y a des années) et le Japon.
Ces carnets sont assez “brouillon”, et cette année, lorsque je retournerai au Japon, je compte bien m’appliquer à faire quelque chose de plus joli.
Je pense que je vais emporter un cahier pour écrire mes brouillons à la volée, et prendre le temps d’écrire proprement dans le carnet de voyage pendant les temps de battement. Je vais aussi coller directement mes souvenirs dans le carnet (la dernière fois, j’avais essayé de laisser des places aux endroits où je voulais ajouter des tickets et autres souvenirs, mais ça n’a pas bien fonctionné et je me retrouve avec plein de trucs volants, juste collés avec un morceau de scotch).
Et comme je le disais juste avant, j’aimerais dessiner quelques souvenirs pour orner le texte.
Je pense aussi commencer un carnet de voyage “permanent” pour noter tous mes comptes-rendus de voyages plus courts.
L’autre aspect intéressant du carnet de voyage, c’est qu’il permet de garder des informations pratiques, comme l’argent dépensé par exemple. Pour mon voyage au Japon, j’ai noté ce qu’on avait pris dans nos bagages (ce qui a été inutile, ce qui nous a manqué), les dépenses prévues, ce qu’on a réellement dépensé et dans quoi…
Tout ça nous est bien utile pour programmer notre retour dans ce même pays !
Et finalement, LE journal
Celui dont je parlais dans un post récent, celui qui me permet de “parler avec moi-même”, qui me permet de vider ma tête de ses ruminations, de garder une trace de mon évolution, de “laisser mon cerveau dégueuler” sans retenue, de me recentrer.
La seule chose qu’il me semble utile d’ajouter encore, c’est que j’ai commencé à souligner les choses qui me semblent importantes et à mettre des symboles en marge pour garder certaines choses à l’oeil. Je m’imagine mal relire mes élucubrations en long et en large, mais parcourir rapidement les points d’attention que j’ai noté me semble tout à fait raisonnable, et même utile !