J'ai reculé du cul il y a quelques années... et devine où j'en suis maintenant ?
J'avais quitté mon boulot salarié, je l'avais fait !!! Plaqué le CDI, en avant pour la découverte de moi-même et le freelancing. Et six mois plus tard, j'y retournais tête la première...
Récemment, je me lamentais de ne pas avoir tenu un journal intime toute ma vie.
Heureusement, j’ai un blog (depuis 2008 figurez vous !), et, avant de me retrouver coincée dans le carcan du SEO, j’y écrivais… comme sur un blog. Sans compter le nombre d’occurence de mes mots clés ou réfléchir aux phrases qui font bien, tout ça tout ça…
Actuellement, je suis en train de mettre à jour absolument tous mes articles un à un (… pour le SEO entre autres). Relire tous ces mots que j’ai écrit il y a des années, c’est juste dingue. Je me rends compte à quel point j’ai fermé les yeux sur les traits autistiques et du TDAH que je présente depuis toujours, par exemple.
Mais le plus dingue, c’est quand j’ai relu mon article “Bilan d’une demi-année de pause du salariat”.
Je suis actuellement, de nouveau, en pause du salariat depuis mi-février, et je n’en croyais pas mes yeux en relisant cet article.
À l’exception des deux mois dont j’ai eu besoin pour me remettre de mon épuisement professionnel à l’époque, je revis quasiment la même chose, mot pour mot.
Alors que j’avais complètement oublié.
Il s’est passé quoi, en 2019 ?
Il y a quelques années, j’ai plaqué mon CDI. C’était la première fois de ma vie que j’arrêtais de bosser sans avoir un nouveau contrat qui commençait ailleurs le jour suivant.
Pour la faire courte (parce que je sens que cet article va s’étirer même sans ce détour) : carrière exemplaire mais état limite dépressionnaire quasiment tout le temps pendant 10 ans.
J’avais repris des études en soirée dans un domaine complètement différent mais je ne m’en sortais pas avec le cumul temps plein et études, au point où j’ai failli abandonner plus d’une fois. Pour couronner le tout, mon boulot de l’époque me rendait dingue.
J’ai testé le mi-temps quelques mois, n’y ai trouvé aucun réconfort, et ai finalement claqué ma dem’.
J’étais persuadée que le freelancing était la réponse à mes problèmes (ennui, besoin de créer, le nonsense m’insupporte, je déteste la hiérarchie parce que j’ai besoin de contrôle, le nonsense m’insupporte, besoin de liberté, environnements hostiles, relations sociales forcées, le nonsense m’insupporte…).
Je me suis reposée sur mon épargne pour me donner le temps de me retrouver et de tenter de me lancer en freelance, et j’ai expérimenté environ 6 mois.
Comment j’ai fui
C’était l’épiphanie. Pourtant, à la fin de l’année, j’entamais une formation en journée à plein temps pour continuer dans la direction du développement logiciel (les études que j’avais entamées en soirée), et juste derrière, je signais un CDI dans mon nouveau secteur.
J’ai tenu environ 6 mois avant de recraquer pour le salariat.
Pourtant, le salariat n’a franchement pas l’apparence d’un homme aux longs cheveux noirs avec un katana dans un manga.
Ce montage fait avec Paint et écrit en Comic Sans avec une image Pixabay mérite probablement un abonnement ou un partage.
Il va sans dire qu’avec mes études en soirée toujours en cours, et un nouveau travail à temps plein, le tout dans un nouveau secteur, j’ai laissé mourir mon activité freelance à petit feu. (Enfin, à feu rapide en fait…)
Et je me suis convaincue qu’en fait, je n’avais pas besoin du freelancing ! Que c’était une recette miracle vendue par les coachs à l’époque pour trouver des client·es, et que le freelancing, c’était pas si bien que ça.
(Attention, je suis encore persuadée de tout ce que j’ai raconté dans mon article sur le sujet : le freelancing, ce n’est effectivement pas une solution miracle, et ce n’est pas si facile qu’on veut bien nous le vendre. Et il y a effectivement pléthore de coachs en carton qui vendent des conseils de m***** à ce sujet sur Internet.)
La suite de l’article après une courte annonce…
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J’ai juste fui comme une grosse lâche. J’avais commencé à créer mon activité, mais le stress et le manque de résultats rapides m’ont poussée à me précipiter sur le premier contrat venu et m’ont convaincue qu’en fait, le salariat, finalement, c’est ce qui me convient.
Fin du chapitre “youpie j’apprends enfin à me connaître, j’ai enfin du temps pour créer une activité qui me ressemble, tralala”, retour dans le confort vicieux du salariat.
(Attention, je ne dis pas que le salariat, c’est le mal pour tout le monde. Mais il n’a quand même pas grand chose pour lui à part le confort financier et la stabilité…)
Et on accueille sur la scène : le “masking”
Le pire, c’est qu’en travaillant en informatique, je pense que j’ai encore plus essayé de m’adapter et de camoufler qui j’étais. Si jamais tu n’es pas trop au courant, l’IT, c’est grand max 30% de femmes dans ton équipe quand tu es très très chanceuse. Autant dire que c’est encore plus difficile d’être vraiment qui on est, quand on est une femme ou identifiée comme telle, sur ce genre de terrain.
Je me suis retrouvée dans des milieux d’ingénieurs, avec une culture tout à fait différente, et j’ai toujours ressenti le besoin de faire mes preuves rapidement, je me considérais comme “la vieille qui vient de sortir des études et qui commence tout à zéro” (alors qu’en vrai, j’ai l’air tellement jeune pour mon âge que les gens oublient régulièrement que j’ai la trentaine, et que de toute façon j’étais toute seule à me focaliser sur cette idée que je devrais “rattraper mon retard”).
En camouflant qui on est vraiment, c’est encore plus difficile de se rendre compte qu’on n’est pas à sa place.
Pour moi, c’était même encore plus difficile d’accepter que je ne serais jamais heureuse dans cet environnement parce que j’ai sacrifié de nombreuses heures à apprendre ce nouveau métier, et que ça a été difficile de faire cette transition. Je ne voulais pas gâcher mon investissement !
Je ne dis pas que je n’aimais pas le métier, j’adorais ! C’est stimulant intellectuellement, et c’est aussi le type de job où on reçoit beaucoup plus d’autonomie (j’ai été assistance administrative pendant 10 ans…). Et on va pas cracher sur le salaire et le package qui va avec.
Je me voyais vraiment évoluer dans ce secteur… mais pour suivre la route sur laquelle je fantasmais, j’aurais dû faire une croix pour toujours si mes besoins et qui je suis. (Et j’aurais dû arrêter d’être impatiente et d’avoir besoin de contrôle. Not gonna happen.)
D’ailleurs, j’étais une très bonne développeuse, et j’ai effectivement réussi à évoluer très vite tellement je me mettais la pression. Mais être douée m’a peut-être aussi empêchée de voir que ça n’allait pas le faire.
Qu’est-ce que j’étais venue raconter encore ?
En 2019, je célébrais le fait que j’avais enfin trouvé le courage de plaquer une situation confortable mais qui me rendait malheureuse. Mais je n’ai touché mon rêve que du bout des doigts, probablement parce qu’au fond de moi-même, je n’y croyais pas. Je ne croyais pas en moi.
C’est d’autant plus dommage que c’est très difficile de prendre la décision de tout plaquer comme ça ! Quel dommage de revenir en arrière et de gâcher les efforts qu’on a faits pour oser sortir de ce carcan, malgré les commentaires pessimistes et alarmistes des proches, les messages décourageants des médias, les peurs qui nous tiraillent l’estomac, les croyances limitantes et mercure en rétrograde…
Alors, pourquoi je raconte tout ça ? Pour me rappeler, bien imprimer dans mon cerveau, que si une situation n’a pas fonctionné pour moi pendant mes 16 années de vie active, ça ne va pas changer par magie, c’est pas la bonne recette pour moi.
Et si toi aussi, tu t’es lancé·e dans un revirement qui te fait peur, tiens bon et ne choisis pas la solution de repli dès qu’une opportunité “acceptable” se présente.
Tu as fait le plus dur du chemin en prenant cette décision, ne gâche pas tout à cause de la peur ou de tes doutes.
Je n’ai rien à vendre avec cet article, pas de technique de coaching ou de formation en ligne (plein d’autres font déjà ça très bien), je raconte juste ça parce que j’ai besoin de l’imprimer dans mon cerveau, et parce que je sais que ça peut être utile à d’autres personnes !
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