Félicitations, c'est un TDA/H
Est-ce que ma passion pour l'organisation était juste une manière de gérer mon TDA/H non diagnostiqué ?
Je sais depuis belle lurette* que mon cerveau ne fonctionne pas comme celui de la plupart des gens. (*T’as vu la belle expression vintage que je viens de te sortir là.) Malgré un premier (autre) diagnostic, posé il y a environ 10 ans, j’avais toujours l’impression que l’image n’était pas complète, que tout ne s’expliquait pas juste par cette seule particularité.
Ces dernières années, en particulier, j’ai commencé à soupçonner deux troubles auxquels je m’identifiais beaucoup : l’autisme et le TDA/H. Si à ce jour, je n’ai pas encore trouvé quelqu’un qui pouvait m’éclairer sur le spectre de l’autisme, j’ai par contre rencontré quelqu’un qui a pu confirmer que je présentais un TDA/H.
Ce n’est que récemment que l’idée du TDA/H s’est présentée à moi. Normal, jusqu’à récemment, tout le monde ne voyait ce trouble que chez les petits garçons qui courent et sautent partout. Pas chez une trentenaire taciturne et introvertie qui a une nouvelle idée de métier toutes les semaines, lance cinq blogs par an, teste sept nouveaux hobbies sur le même laps de temps, est capable d’écrire plusieurs livres sur une année, fantasme de passer sa vie à recommencer des études, mais baisse les bras dès qu’il faut soutenir un long effort intellectuel, se lasse soudainement de sa dernière lubie en laissant tout en plan, n’arrive pas à apprécie un job plus de six mois…
Le syndrome de l’imposteure de la neurodivergence
Quand j’ai commencé à me pencher sérieusement sur ces troubles (le TDA/H et l’autisme), je me suis énormément reconnue tout en ne trouvant jamais personne qui correspondait exactement à mon profil. J’ai navigué quelques années dans la marée d’informations qu’on peut aujourd’hui trouver sur Internet sans savoir ce que j’avais le droit d’utiliser.
Sans qu’on ait posé un diagnostic formel, je ne m’autorisais pas à utiliser les “remèdes”, trucs et astuces pour mieux vivre son quotidien partagés par d’autres personnes neurodivergentes. Certains jours, j’étais persuadée d’être ceci et/ou cela, et d’avoir le droit de lire des livres sur le sujet pour m’informer et chercher des moyens de mieux gérer la vie de tous les jours. Le lendemain, j’étais persuadée que c’était le biais de confirmation qui me faisait croire que j’avais l’un et/ou l’autre trouble, et que ces astuces ne m’étaient pas destinées.
Je me sens enfin légitime de consommer ce contenu dédié aux personnes qui ont un TDA/H, mais si tu navigues dans le même genre de doute, j’aimerais te dire ce que j’avais besoin d’intégrer : que tu sois officiellement ou pas ceci ou cela, ça ne t’empêche pas de piocher dans les conseils dédiés aux personnes reconnues (ou auto-reconnues) comme telles.
Aurais-je utilisé un mécanisme d’adaptation sans le savoir ?
Malgré tout, je pense qu’inconsciemment, j’avais déjà adapté certains aspects de ma vie pour me la faciliter.
Quand j’ai enfin compris ce qu’était le TDA/H, j’étais emplie de doutes car je ne cochais pas toutes les cases. Comment je pourrais avoir un TDA/H alors que je suis aussi organisée, ne manque jamais mes rendez-vous, ne paie jamais rien en retard, ne vis pas dans un désordre ingérable, alors que ces difficultés touchent de nombreuses personnes présentant un TDA/H ?
Cependant, je me suis souvenue à quel point j’étais bordélique, jusqu’à l’aube de mes 30 ans. À quel point j’étais bordélique… avant de me passionner pour le minimalisme et le désencombrement !
Au cours de mes réflexions, je me suis rendu compte à quel point le minimalisme et la simplification peuvent améliorer la vie d’une personne facilement distraite, qui manque de focus, qui s’éparpille facilement… Parmi les avantages connus du minimalisme, on peut citer “éviter l’effet yoyo”.
C’est quoi l’effet yoyo ? Pas question de régime ici, c’est le petit nom qu’on donne au phénomène suivant : Tu rentres chez toi et trouves une facture à payer, tu te diriges vers le bureau pour aller enregistrer le virement tout de suite, parce que la date d’échéance est dangereusement proche. En route vers ton bureau, tu vois un verre qui traîne sur le comptoir de la cuisine, tu t’arrêtes pour le mettre au lave vaisselle. Ça te fait penser au chemisier sur lequel tu as fait une tache de gras en cuisinant hier, que tu as oublié dans la machine à laver. Direction la buanderie, mais en route tu vois une photo de tes dernières vacances au mur, et tu viens de te rappeler que tu dois absolument confirmer la réservation de ton hôtel pour tes prochaines vacances avant la fin de la journée. Tu arrives dans ton bureau, tu ouvres ton navigateur pour filer sur ton site de réservation, mais une notification te rappelle que c’est le jour de sortir les poubelles, et il commence à faire noir dehors, tu vas vite faire ça.
Où a atterri la facture ? Tu n’en sais rien, mais de toute façon, tu l’as oubliée.
Ce genre de scènes, j’en vis beaucoup moins depuis que j’ai désencombré et que je possède moins d’objets qui me distraient dès que je me déplace dans la maison.
Je ne me souviens pas si ma passion de l’organisation a débuté comme un mécanisme d’adaptation (coping mechanism) lui aussi, ou si c’est juste une chance d’avoir cette affinité, mais quel soulagement de ne pas me retrouver régulièrement avec des rendez-vous ratés ou des factures impayées (déjà que je déteste prendre des rendez-vous et que je n’arrête pas de repousser l’échéance…).
Bref.
Je pense m’étendre un peu plus (mais de façon plus organisée🤓) sur les bénéfices d’un mode de vie minimaliste quand on présente un TDA/H, dans un prochain article sur le blog. J’ai aussi commencé à rassembler des idées pour un guide sur l’organisation, moi qui adore ça. Ces derniers temps, j’ai élaboré des templates pour m’organiser, j’ai essayé de soulager ma charge mentale ou d’alléger certaines tâches. J’espère pouvoir fournir des conseils pratiques à toute personne qui voudrait essayer d’améliorer son organisation.
Nouveau sur le blog
Un peu avant d’avoir mon diagnostic, j’ai publié sur le blog un article sur la gestion du trop plein d’idées (valable qu’on ait un TDA/H ou pas d’ailleurs). Je suis actuellement en pause carrière pour remettre un peu d’ordre dans mes idées, mes aspirations, et mes nombreux projets non commencés. Avec l’incertitude globale qui accompagne cette période, autant dire que les nouvelles idées me submergent à longueur de journée et que ça devient pesant à la longue.
(Sans déconner et sans exagérer, il y a une semaine où j’ai sérieusement envisagé de reprendre des études dans trois domaines totalement différents sur trois jours de temps. Oui, ça fait une nouvelle direction professionnelle par jour.)
J’ai trouvé une routine et des astuces qui m’ont aidée à calmer un peu tout ça, que je partage dans cet article.
Trop d’idées ? Apprends à gérer et passer à l’action
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