Faire une erreur ne veut pas dire qu'il faut tout laisser tomber
Se planter, c'est apprendre et mieux se préparer pour la suite. Se relâcher temporairement dans ses convictions est une bonne manière de développer de meilleurs réflexes pour le futur.
Il y a quelques années, j’avais publié un article sur le déménagement, avec des conseils pratiques pour rendre cet événement le moins pénible possible. Je suis pleine de contradictions, j’adore le changement mais je déteste le changement. Il y a des gens qui vivent les déménagements comme des événements triviaux, moi je déteste ça. Même si c’est devenu plus simple en étant minimaliste...
L’histoire des meubles qu’on n’aurait pas dû acheter avant notre déménagement
Un de mes conseils, dans cet article, c’était de ne rien acheter avant d’arriver dans son nouveau logement. D’ailleurs, ça rejoint mon conseil de ne jamais faire de stock à l’avance, quel que soit le type d’objet.
(Cet article ne va pas juste parler de déménagement, mais je mets un peu de contexte avant de revenir au sujet principal…) Pourquoi c’est encore plus important dans le cadre d’un déménagement ? Parce qu’on ne fait que se projeter dans un espace qu’on n’a pas encore investi, et qu’on s’invente potentiellement des besoins ! (Aussi, par le passé, je m’étais retrouvée avec des articles en double, genre deux louches et deux arrosoirs, parce que j’avais commencé à m’équiper trop à l’avance, au point où j’en avais oublié certains de mes achats qui dormaient dans des cartons. Cependant, c’était avant mon grand désencombrement et ma transition minimaliste.)
Je connais bien ma leçon, ça fait des années que j’ai compris tout ça. Pourtant. Pourtant, on a déménagé il y a environ un an dans une toute nouvelle région, à la campagne. Heureux de quitter notre paysage urbain pour la verdure de la campagne, on a pourtant été poussés à acheter des choses à l’avance pour notre maison.
Poussés, mais par qui ???
Par le pire pousse-à-l’achat qui existe : la Peur ! La peur de manquer, de ne pas trouver ce dont on avait besoin dans notre nouvelle région rurale… Le pire, c’est que je la connais cette peur, j’ai lu à son sujet, j’ai fait des recherches, j’en ai pris conscience, jusqu’à vous conseiller régulièrement sur cette peur qui vous pousse à faire des achats ou à garder des choses chez vous !
Aujourd’hui, je dois l’avouer, on se retrouve donc avec des meubles qui ne conviennent pas très bien à notre intérieur, et qui sont carrément sous-utilisés.
Est-ce que je vais me flageller pour ces mauvais achats ?
Honnêtement ? Parfois, un peu, mais j’arrive à relativiser. Vous êtes nombreux·ses à m’avoir déjà demandé de parler de l’effet rebond, du retour de bâton du minimalisme. Cet effet rebond se manifeste parfois par une envie d’acheter accrue parce qu’on a fait de la place chez soi, une tendance à acheter avec moins de réflexion parce qu’il “suffit de désencombrer après”, ou une sur-consommation d’objets de seconde main, parce que, après tout, c’est éthique et moins cher.
Tout ça est susceptible de t’arriver. Une seule fois, de multiples fois, pendant une période plus ou moins longue. Nous sommes chamboulé·es par tout un tas d’émotions et d’événements, et parfois, nous oublions les efforts fournis ou les promesses qu’on s’était faites. Et ce n’est pas grave, tant qu’on finit par s’en rendre compte.
Je retiendrai toujours l’un des apprentissages du cours en ligne sur la science du bien-être (je vous en parle souvent, mais il m’a vraiment été bénéfique !), à savoir : être conscient·e de quelque chose, savoir comment faire quelque chose, ne suffit pas à changer.
Si tu consommes de manières plus raisonnée, que tu limites tes achats, ou quelque soit le changement que tu as opéré dans ta vie, tu fournis probablement un effort, même infime, pour rester dans les rails au quotidien. Et parfois, cet effort, tu n’as pas la force de le fournir, ou tu es distrait·e par quelque chose d’autre et tu relâches ton attention.
Mais c’est humain, et ce n’est donc pas grave.
Est-ce qu’il faut laisser tomber le sport à tout jamais si on a manqué une session… ou dix ?
Depuis la fin du confinement et de mes études en soirée, j’ai un mal de dingue à reprendre le sport. Le simple fait de m’engager à aller toutes les semaines au même endroit à la même heure le même jour est devenu problématique (suis-je la seule ?).
J’ai trouvé un compromis, j’essaie de faire du sport chez moi. Des sessions plus courtes mais plus fréquentes, adaptées à mon humeur du moment. Cependant, faire du sport chez soi, c’est assez facile à abandonner aussi.
Naturellement, j’ai une tendance à me dire que ça ne sert à rien dès que je saute plusieurs cours (ça commence à aller mieux, mais il y a quelques mois, je sautais parfois plusieurs semaines ou plusieurs mois…), que le sport est uniquement utile s'il est pratiqué régulièrement.
Déjà, ce n’est pas vrai. Bouger ton corps est TOUJOURS bénéfique. On a été bombardé·es de messages du style “il faut au moins bouger 40 minutes pour brûler de la graisse” ou “il faut au moins faire x sessions de x minutes par semaine pour voir des résultats”. La barbe ! Quid du plaisir, quid de tous les mécanismes bénéfiques qui s’activent dans ton corps, même si tu ne bouges “que” 10 minutes ? Chaque minute de sport, aussi doux soit-il, est meilleur pour ton corps qu’une minute à ne rien faire.
J’avoue, c’est après avoir regardé cette vidéo d’une instructrice de pilates sur Youtube dont j’aime beaucoup les vidéos (en anglais) que j’ai réussi à relativiser autant sur le sujet. Depuis, je préfère faire une séance de “sport paresseux” (je n’aime pas la connotation négative de cette expression, mais tu vois ce que je veux dire), comme 10 minutes de stretching, plutôt que de m’en vouloir parce que je ne suis pas sportive et que je n’ai aucune volonté.
L’important à retenir ici, c’est que 1) faire peu est toujours mieux que ne rien faire et 2) il ne faut pas baisser les bras et tout abandonner si tu as une période creuse.
Où je voulais en venir
C’est pareil pour le minimalisme, ou tout autre changement que tu as adopté (ou que tu es en train de mettre en place). Tous tes efforts ne sont pas annulés par une erreur, ni même une série d’erreurs. On fait tous et toutes des bourdes, des choses dont on n’est pas fiers ou fières, mais ça ne devrait pas définir qui nous sommes.
L’important, quand on fait quelque chose qui ne colle pas avec nos aspirations, c’est de toujours en tirer une leçon !
Se poser des questions telles que :
Quels événements ont précédé ce mauvais achat / cette rechute de sur-consommation / ce gaspillage d’argent / … ?
Comment je me sentais avant, pendant et après ?
Pourquoi ce n’est pas en accord avec mes valeurs ?
Qu’est-ce que j’espérais combler avec ce geste ?
Qu’est-ce que j’aurais pu faire autrement, comment remplacer ce comportement dans le futur, comment je peux obtenir ce que j’espérais à travers ce geste… ?
À chaque fois que ça t’arrives, prends le temps de réfléchir à tout ça. Idéalement, consigne tes réflexions dans un carnet, sur un blog, n’importe où tant que tu peux t’y référer plus tard.
Prendre conscience de ces éléments situationnels et prendre le temps de te poser dessus te permettra de développer de meilleurs réflexes pour les prochaines fois, jusqu’à ce que ça devienne automatique.