Doit-on encore essayer d'acheter des objets durables ?
Est-il encore possible d'acheter des objets vraiment durables, ou doit-on se résigner à consommer du jetable pas cher ?
Drôle de titre, pour une newsletter qui prône le minimalisme et la consommation raisonnée. Cette question, c’est celle d’une consommatrice blasée qui hésite parfois à jeter l’éponge, qui en a marre de gaspiller de l’argent pour des objets qui durent à peine plus longtemps que leurs alternatives bon marché, et qui ne sait plus très bien comment consommer intelligemment…
En achetant moins d’objets, moins souvent, mon but était aussi de pouvoir investir dans des choses plus qualitatives. Le fameux cercle vertueux du minimalisme : j’achète moins, donc j’achète mieux, donc j’achète moins…
Sauf que la théorie est de plus en plus difficile à appliquer !
Au cours des dernières années, j’ai fait le choix de me tourner vers des marques autrefois réputées pour leur durabilité, mais je fais à chaque fois le même constat : plus rien n’est vraiment durable.
Les poêles antiadhésives survivent deux ans maximum (juré, on n’utilise absolument rien en métal dans nos poêles)(on est passés aux poêles tout en inox entre temps, ça va un peu mieux), les vêtements censés survivre à des randonnées montrent des signes de fatigue après quelques timides utilisations, les meubles en kit qui autrefois défiaient le temps commencent à s’abîmer après trois semaines, les électros ne fonctionnent plus comme par magie après deux ans et quelques jours…
Si ce genre de situations se rencontraient déjà dans le passé, aujourd’hui, j’ai l’impression qu’absolument plus aucune marque, plus aucun magasin, n’offre d’alternative valable, et que la médiocrité est devenue la norme.
Toi aussi, tu as cette impression ?
Face à ce constat, ça devient de plus en plus difficile de motiver les gens à mieux acheter, mais aussi de me motiver. Je peux me consoler quand même d’avoir perdu depuis longtemps mes habitudes de collectionneuse, et de parvenir à acheter seulement quand j’en ai besoin, mais ça me rend quand même triste de savoir que je dois acheter des choses en sachant qu’elles ne dureront probablement pas très longtemps.
C’est de plus en plus décourageant, de rechercher les quelques marques qui tiennent encore leurs engagements, qui ne se foutent pas complètement des consommateur·rices, de tester (et on s’entend bien : tester, ici, ça veut dire dépenser son argent sans trop savoir ce qu’on reçoit en retour et combien de temps ça va résister), d’essuyer de nouvelles déconvenues…
Comment se motiver à bouder les enseignes qui proposent des objets pour quelques euros dans de telles conditions ?
J’avoue moi même me tourner plus facilement vers la facilité. Puisqu’on ne sait pas combien de temps ces objets vont survivre, ne vaut-il mieux pas dépenser moins ?
Je me suis retrouvée plusieurs fois paralysée par un choix à faire, parce que j’ai envie de soutenir les marques qui font encore de la qualité, mais que je ne sais jamais vraiment à qui je donne mon argent et si mon objet va être rentabilisé en subsistant suffisamment longtemps…
Voici une vidéo intéressante sur la fast fashion, qui explique que la baisse en qualité de nos vêtements est entre autres due au fait que les marques tentent de maintenir un prix fixe au fil des années, et rognent sur la qualité pour y parvenir.
La suite de l’article après une courte annonce…
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Reste-il des solutions face à ces objets dont la qualité est de plus en plus mauvaise ?
Je ne suis pas juste là pour te déprimer, j’essaie quand même de trouver des pistes.
D’ailleurs, si tu en as, qu’il s’agisse de marques de confiance, ou d’autres conseils pour mieux consommer, partage-les avec nous en commentaire !
La première, c’est le marché de seconde main. Je me souviens, il y a des années, avoir lu un conseil à ce sujet. Je pense que c’était dans un livre dédié au déclin de la mode*. L’autrice y disait que le marché de seconde main regorge de vêtements de très bonne qualité, car il y a plusieurs décennies, on fabriquait les vêtements pour qu’ils durent longtemps, et les gens en achetaient beaucoup plus rarement. Cela veut dire que les fripes vintage ont de fortes chances d’être de meilleure qualité que les vêtements neufs qui sortent tout juste de l’usine. Même quand on compare deux vêtements de la même marque.
(*Je ne sais plus si c’était dans le livre “Over-dressed” de Elizabeth L. Cline ou “To die for” de Lucy Siegle (non traduits en français), mais dans tous les cas les deux livres valent le coup d’être lus !)
Si tu n’as jamais pu faire ce constat par toi-même, fais le test, par curiosité, rends-toi en friperie vintage et cherche un vêtement d’une chaîne de fast-fashion actuelle, mais fabriqué dans les années 70 ou 80. La différence en termes de qualité est flagrante (la fast-fashion telle qu’on la connaît aujourd’hui n’existait pas).
Ce conseil peut être appliqué à la plupart des objets. C’est pour ça qu’il ne faut pas hésiter à réparer les objets anciens de très bonne qualité, tant que c’est encore possible.
Mais bon, tu connais peut-être le problème du marché d’occasion aujourd’hui : les gens achètent tellement de trucs inutiles que les magasins de vêtements de seconde main, entre autres, débordent de fringues, et surtout se retrouvent avec de plus en plus de pièces récentes et de mauvaise qualité. Et évidemment, les vêtements d’avant les années 2000 vont se raréfier avec le temps.
L’autre piste, c’est de regarder les garanties qu’offrent les marques. Je suis peut-être encore naïve, mais j’ai tendance à penser qu’une marque d’électro qui garantit les réparations pendant 10 ans (attention, réparation garantie ne veut pas dire gratuite…), ou qu’une marque de vêtements qui garantit les réparations à vie (idem) ont à cœur de fabriquer des objets de bonne qualité.
Cependant, au-delà du baratin affiché sur les sites de ces marques, il faut garder son esprit critique, gratter pour voir ce qui se cache dans les conditions générales, chercher des avis de consommateur·rices pour vérifier les garanties réelles et à quel point elles sont appliquées…
Dis-moi que tu as d’autres pistes pour trouver des objets durables ?
Dans tous les cas, qu’on décide de s’équiper d’objets moins chers par dépit, qu’on fouille les boutiques de seconde main, ou qu’on trouve les perles rares qui fabriquent encore de la qualité, le plus important reste de consommer uniquement ce dont on a besoin, et de ne remplacer que quand c’est vraiment inutilisable.


